À l’origine d’Halloween, on trouve la fête païenne (également nommée sabbat) de Samain qui marquait le jour de l’an dans les cultures celtes et gaéliques pré-chrétiennes. Cette fête a ensuite été christianisée pour devenir la Toussaint et importée aux USA par les irlandais pour devenir Halloween qui signifie All Hallows Eve, veille de la Toussaint.
On associe cette fête à la mort, à la peur et aux revenants mais à l’origine, Samain marquait autant la fin d’un cycle que le commencement d’un nouveau. L’étymologie du mot Samain serait la contraction des mots sam : été et fuin : fin. La période allant du 1er novembre au solstice d’hiver marquait donc la victoire de l’ombre sur la lumière jusqu’à la renaissance du soleil, le 21 décembre, jour du solstice d’hiver, tout simplement parce qu’à cette période, les jours sont particulièrement courts. On pensait également qu’au cours de la nuit du 31 octobre, la frontière entre le monde des morts et celui des vivants était particulièrement fine, ce qui permettait aux esprits des défunts de venir rendre visite aux vivants.
Tous les symboles associés à Halloween ont une histoire et une raison d’être, que nous allons vous expliquer, histoire que vous n’accrochiez pas des chauve-souris et autres citrouilles devant vos fenêtres sans savoir pourquoi.
La citrouille
La citrouille est aujourd’hui LE symbole d’Halloween. Mais à l’origine, la citrouille était en réalité un navet, en référence à la légende irlandaise de Jack O’ Lantern, Jack à la lanterne, en français. Jack Stingy était un ivrogne paresseux qui défia le diable à plusieurs reprises de son vivant, de sorte qu’à sa mort, ni le paradis, ni l’enfer ne voulurent de lui. Il fut donc condamner à errer entre le monde des vivants et celui des morts pour l’éternité. Pour lui permettre de s’éclairer, le diable lui donna une braise que Jack posa à l’intérieur d’un navet évidé afin de le transformer en lanterne. En arrivant aux États-Unis avec les irlandais, la légende évolua et l’on remplaça le navet par une citrouille, plus simple à évider.
Les sorcières
Un chapeau pointu, un menton en galoche, un nez crochu surplombé d’une verrue, une robe noire et un balai, voilà à peu près à quoi ressemble une sorcière dans l’imaginaire collectif. On connaît leur histoire, des guérisseuses aux croyances païennes et à l’indépendance d’esprit un peu trop prononcé, que le clergé et le pouvoir ont diabolisé et brûlé à la fin du moyen-âge pour inciter le peuple qui faisait appel à elles à s’en détourner pour s’en remettre à l’église et à la médecine moderne. Mais d’où vient qu’on les associe à Halloween ? Ce sont en fait les fabricants de cartes de voeux qui ajoutèrent des sorcières sur les cartes d’Halloween à la fin du XIXe siècle, estimant qu’elles feraient un bon symbole pour la fête des morts dans la mesure où on les associe à la magie noire et au culte du diable.
Trick or Treat
Des bonbons ou un gage, une tradition qui remonte à plusieurs millénaires et peut avoir 2 explications. D’abord, en Irlande, quand on fêtait Samain, les nécessiteux avaient coutume de frapper aux portes des plus riches pour leur demander l’aumône au soir du 31 octobre qui était alors la dernière nuit de l’année. Quand certains, plus avares que les autres, leur refusaient la charité, ils se vengeaient en leur jouant des tours. Par ailleurs, selon la légende, cette nuit-là, la frontière entre le monde des morts et celui des vivants était si fine que les fantômes pouvaient la traverser et rendre visite aux vivants. Pour apaiser d’éventuels esprits rageux, on déposait donc des offrandes devant les portes.
Les chats noirs
Les chats noirs sont associés à Halloween parce que, dans les croyances populaires, ce sont les favoris (les compagnons préférés) des sorcières. Pourquoi ? Mona Chollet rappelle dans son livre Sorcières, qu’en 1233, le pape Grégoire IX avait déclaré le chat serviteur du diable. En 1484, c’est au tour du pape Innocent VIII de s’en prendre à ces pauvres bêtes, ordonnant que tous les chats vus en compagnie d’une femme soient considérés comme des familiers ; les sorcières devaient être brûlées avec leurs animaux. On soupçonnait également les sorcières de pouvoir se transformer en chat. Ajoutons à cela que la couleur est noire est associée à la mort et au diable, et on comprend pourquoi les chats noirs sont de sortie pour Halloween.
Maisons hantées, cimetières, fantômes, squelettes et morts-vivants
Là encore, ces symboles sont liés à la croyance selon laquelle la frontière entre le monde des morts et celui des vivants serait particulièrement ténue le soir du 31 octobre, permettant aux morts de revenir nous voir. On peut donc imaginer que ce jour-là, les esprits restés coincés dans les maisons hantent plus que jamais les lieux et que les dépouilles dans les cimetières sortent des tombes pour venir se promener parmi nous, d’où les décors lugubres, les fantômes, les tombes, les squelettes et les morts-vivants.
Les hiboux
Le hibou est un animal à la symbolique ambivalente. Signe de sagesse et d’érudition pour certains (on pense notamment à la chouette d’Athena), il est considéré comme un oiseau de mauvais augure par d’autres. Ces animaux nocturnes vivant dans les forêts étaient perçus, dans l’imaginaire collectif, comme des oiseaux effrayants, serviteurs du mal s’opposant à la lumière. Pour Ovide, dans l’antiquité, entendre hululer un hibou était considéré comme un présage de mort. À la fin du moyen-âge et au début de la renaissance, époque de la chasse aux sorcières en Europe, on pensait que ces animaux étaient en réalité des sorcières. Rien d’étonnant à ce qu’il ait rejoint le panthéon des symboles d’Halloween.
Orange et noir
Ce sont ces 2 couleurs qui symbolisent à elles seules à Halloween. L’orange, c’est la couleur de l’automne, à cause de la lumière si particulière à cette période de l’année et des feuilles des arbres, c’est aussi la couleur des citrouilles, autres symboles d’Halloween. Quant au noir, c’est la couleur de la nuit, des ténèbres et de la peur qu’on aime faire naître et entretenir ce jour-là.
Les chauve-souris et les vampires
De très nombreuses cultures et civilisations ont raconté des légendes mettant en scène des entités surnaturelles revenues du monde des morts pour boire le sang des vivants, mais c’est le roman de Bram Stroker, Dracula, publié en 1897, qui installa durablement dans les esprits une représentation universelle du vampire. Comme ce sont des êtres revenus du monde des morts et qui font très peur, ils sont parfaitement adaptés à la symbolique d’Halloween.
Le lien avec les chauve-souris vient évidemment du fait que certaines espèces de chauve-souris se nourrissent de sang. Comme les vampires, elles ont de longues incisives aiguisées et aiment l’obscurité. La nuit, elles quittent leurs grottes pour se mettre en quête de proies. En revanche, elles ne vivent pas en Transylvanie mais en Amérique latine.
Il existe également une explication beaucoup plus terre-à-terre à ce lien entre Halloween et les chauve-souris : au temps où les celtes célébraient Samain, ils avaient pour habitude d’allumer de grands feux pour éloigner les mauvais esprits. Ces feux attiraient de nombreux insectes qui eux-mêmes attiraient les chauve-souris, européennes celles-ci, et donc insectivores. Depuis, les chauve-souris sont restées associées à cette fête.
Les araignées
L’araignée est un symbole très ancien largement associé au surnaturel. Le fait qu’elle soit capable de tisser seule d’immenses toiles à la géométrie parfaite en faisaient des symboles du destin : elles tissaient le destin. Selon les cultures, elles sont également des symboles de mort, d’abondance, de peur, de protection ou de duperie. Bref, elles font travailler notre imagination depuis des siècles. Associés aux maisons hantées, aux endroits sombres, abandonnés et effrayants, elles font de bons symboles d’Halloween.
Les costumes
Lors des célébrations de Samain, les gens avaient pour habitude de se déguiser afin que les esprits des défunts qui pourraient leur en vouloir ne parviennent pas à les identifier s’ils venaient à trouver le chemin du monde des vivants. Cela pouvait aussi être pour que ces esprits ne puissent pas reconnaître les morts des vivants et laissent ainsi les vivants en paix.